Elle constitue une première prise de contact très importante. J'accueille une personne nouvelle, avec son monde particulier, sa vision de la vie et bien sûr des symptômes ou un mal être qui l'ont amenée à consulter. Cette personne me parle, je l'écoute... Bien souvent, avec 25 ans d'expérience, je peux déjà voir d'où vient le malaise et décrypter le sens d'un symptôme. La personne, elle, évalue si elle se sent en confiance et a envie de travailler avec moi.

Lors de la première séance, je prends le pouls de la personne, de sa vie, de son coeur. Je l'amène à me raconter les évènements importants de son existence, dans la mesure du possible dans un ordre chronologique, mais bien souvent dans l'ordre où cela vient, car les patients éprouvent souvent le besoin de "vider leur sac" et d'aller directement là où c'est spécialement douloureux pour eux... Beaucoup pleurent lors de cette première consultation.

La prem!ère séance, cela peut aussi être l'occasion de présenter une vue d'ensemble : la façon dont on va travailler, ce qu'on peut attendre des séances.

Je réponds aux questions du patient et fournis diverses explications en fonction de ses demandes, rassure ses peurs...

Elles diffèrent beaucoup d'une personne à l'autre. Il est évident que je ne vais pas aborder de la même façon une jeune fille souffrant d'anorexie, un cadre hyper stressé, une femme dépressive depuis 20 ans, un enfant qui a peur d'aller à l'école, un homme souffrant d'éjaculation précoce ou un couple face à une possible séparation.

Je dois, chaque fois ,m'adapter au monde personnel du patient, comprendre ses valeurs, ses besoins, ses repères, mais aussi ses carences. Quels sont ses points forts (sur lesqels je vais pouvoir m'appuyer)? Où sont ses points faibles ?  Qu'est-ce qui doit, en lui, être consolé, éduqué, renforcé ? Quelle est sa demande, celle qu'il exprime consciemment, et celle que son être profond exprime - souvent à l'insu de son conscient - à travers le langage non verbal ?

Dans une thérapie vivante, les séances varient, avec le même patient, selon les besoins du jour. Toutefois, voici quelques points de repère :

Je m'adresse alternativementau conscient et à l'inconscient du patient.

1) Pour m'adresser à sa dimention rationnelle, logique - à son conscient donc- je lui transmets très clairement les données dont il a besoin pour avancer.

2) Puis je traduis ce que je viens de lui expliquer dans un langage compréhensible par son inconscient, qui loin d'être une conscience zéro est, au contraire, inteligent et créatif à condition que l'information ya circule correctement. A cette fin, j'utilise des matériaux significatifs pour ce niveau : images, anecdotes, suggestions directes et indirectes, développement de certains ressentis (la confiance en soi, la paix, la force, etc.) qui lui manquent et dont il a besoin pour se construire. Le message est alors moins clair pour le conscient, mais l'est beaucoup plus pour le l'inconscient qui va alors s'en saisir et commencer à mettre en place des solutions, des processus de guérison et différentes transformations qui vont améliorer la vie du patient.

Parfois ces deux approches complémentaires sont faites au cours de la même séance, parfois la séance tout entière est consacrée à une approche consciente (entretien clinique), ou consacrée à la communication avec l'inconscient (hypnose), et parfois elle est consacrée à la diminution du stress (sophrologie, relaxation, recentrage.

Je pratique une thérapie axée sur la solution.

Bien sûr, l'enfance explique bon nombre de nos difficultés, et il peut être important de faire un peu d'analyse afin de repérer les traumatismes et les situations du passé qui ont entraîné un emprisonnement dans tel schéma répétitif. Mais il est vrai aussi que le déploiement de ressources nouvelles aujourd'hui va permettre de travailler tout de suite l'accès à la solution ou à la guérison.

Par conséquent, une fois que la cause passée du problème est connue - ce qui peut aller très vite - j'apprends au patient comment il va apprendre maintenant à cesser de maintenir le schéma répétitif.

Rétablir la bienveillance de la personne envers elle-même, l'aider à lâcher des jugements, des condamnations et des culpabilités  bien trop lourds et contreproductifs font partie de mes priorités. Bien sûr, il est parfois indispensable de remettre de l'ordre dans sa vie et de rectifier des comportements dysfonctionnels, mais à quoi bon se rejeter soi-même ? En fait, quand on est en bons termes avec soi-même, qu'on a appris à se vouloir du bien consciemment ET inconsciemment, notre existence s'harmonise, s'ouvre naturellement, des opportunités nouvelles se présentent... Notre vie change vraiment et devient enfin ce à quoi on aspirait tellement : On prend son envol.

Je peux être amenée à donner des tâches thérapeutiques : prendre soin de soi en s'achetant des fleurs, en s'autorisant à prendre du temps pour soi ; écrire à tel membre de la famille ; affronter (après une bonne préparation) telle personne/situation longtemps redoutée ; revenir à une posture physique équilibrée/à une bonne respiration dans les situation perturbatrices...

Ces tâches permettent des changements concrets : levée d'interdits, augmentation de la confiance en soi, nettoyage de relations toxiques... L'action juste est libératrice ! Elle peut aussi changer la façon dont on se voit et nous transformer.

Ma expérience professionnelle m'a amenée à reconnaître l'importance des valeurs personnelles. C'est finalement la perte de ces valeurs ou l'impossibilité de les vivre qui crée les souffrances centrales. J'utilise l'entretien pour connaître les valeurs fondatrices de la personne, puis la sophrologie ou le recentrage pour l'aider à en retrouver la saveur, le ressenti dans son corps mais aussi dans son coeur, afin que ces valeurs cessent d'être des idées, des concepts plus ou moins abtraits. Les résultats sont extraordinaires : la personne, à mesure qu'elle se reconnecte avec son être véritable reprend toujours sa vie en main, et comme en réalité la vie est interactive, de belles opportunités se présentent toujours pour aider à s'épanouir une personne qui s'est décidée à honorer ce en quoi elle croit vraiment.

Il s'agit de s'entraîner à vivre de façon plus consciente, et de s'entraîner au changement, parce que c'est un puissant moyen de le stabiliser. C'est pourquoi je demande souvent de refaire chez soi telle séance de relaxation ou de recentrage, mais aussi d'expression des émotions refoulées (ainsi on ne va plus les acter de façon inconsciente). De s'entraîner à des postures justes, à bien respirer, à prendre la parole, à poser des limites, à se (faire) respecter, à se voir différemment. A chaque fois il s'agit d'exercices spécifiques et personnalisés.

J'ai obtenu ainsi des guérison d'anorexies, ou de dépressions anciennes, (toutes deux réputées très difficiles à guérir) et je suis convaincue que dans toutes les pathologies sérieuses, c'est la pratique suivie - l'entraînement donc- qui fait la différence.

D'une façon générale, je demande de mettre de la conscience dans sa façon de vivre, afin d'être capable de voir à l'oeuvre ces rouages intimes si automatisés qu'ils sont habituellement inconscients : il s'agit de mécanismes mentaux ou émotionnels dysfonctionnels, qu'il est d'une importance capitale de réussir à  repérer, chez soi comme chez l'autre.  

La plupart du temps, nous ne voyons que les résultats de ces automatismes (85% de nos actions relèvent de mécanismes inconscients) et c'est pourquoi les gens se débattent tellement dans la souffrance. Mettre de la conscience dans notre mécanicité psychologique est indispensable au changement.